Valérie Weishar-Giuliani et Nina Jacqmin
Jungle éditions

Une vie passée à dessiner sur des feuilles de papier ses grandes et petites joies, ses peines, le quotidien, l’arrivée de l’amoureux… L’œuvre de Fantine est à l’abri dans une immense volière. Car les simples feuilles accueillant dessins et mots sont devenues au fil du temps et grâce à d’habiles pliages, oiseaux de papier, origamis précieux posés ou suspendus.




Quand les émotions ne savent pas comment s’exprimer, il est salutaire d’oser en faire des images ou suites de mots. C’est presque fortuitement que Louison découvre l’œuvre de vie de sa grand-mère. La vie n’épargnant pas les chagrins, Louison qui vient de perdre son père et doit maintenant faire face à la soudaine hospitalisation de sa grand-mère chérie tandis que Candice, sa mère, s’enfonce dans une dépression. Dès lors, le radeau et le phare de l’adolescente deviennent les récoltes d’oiseaux effectuées dans la volière.


Elle m’émeut, cette adolescente droite, entière, perdue, rebelle, si lumineuse en dépit des frappes de la vie. Elle m’émeut quand elle fait fi du coma, racontant à sa grand-mère chérie des épisodes de sa vie confiés par les oiseaux dépliés…

Fantine, Candice, Louison : trois générations liées, déliées, qui apprennent à se relier, au-delà des silences, des souffrances, des incompréhensions. Ce qui paraissait fou, étrange, décalé va prendre tout son sens. Aimer, cet art si compliqué qui entraîne tant de maux pourrait-il déplier ses ailes ? Si on doutait que la communication est un art funambulesque, les oiseaux de Fantine en délivrant leurs confidences nous chantonnent que parfois, l’intention ne suffit pas. Dire les choses s’avère bien moins simple que de les dessiner. Incroyable n’est-ce pas ?

C’est par des bulles tendrement réalistes que Valérie Weishar-Giuliani et Nina Jacqmin nous convient dans la volière aux souvenirs. L’ambiance est celle que l’on trouve quand les volets restent entrouverts. C’est intime, prudent. La pudeur et les silences impriment bien des cases quand ce ne sont pas révolte et colère qui donnent de la voix. Il était temps de briser les murs des non-dits… Si le passé ne peut se réécrire, le présent peut s’auréoler d’une lumière nouvelle. L’espoir est permis et c’est dans le lien, ensemble, que Fantine, Candice et Louison trouveront comment mettre leurs ailes au diapason.


une très très belle première chronique et une belle découverte pour la nouvelle année.
Touchante cette histoire, merci pour ce partage. Et merci à Valy de l’avoir écrite.
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