La princesse à la plume blanche

Ghislaine Roman et Sophie Lebot

De la Martinière Jeunesse

Le conte m’emmène en Inde, dans les couloirs chauds, mystérieux et fabuleux du palais du maharadja Ishvari Râo. Cet homme raffiné avait perdu le sourire à la mort de son épouse. Seule leur fille, Chedana, pouvait pour un temps rallumer un peu de joie sur son visage marqué du sceau de la mélancolie.

Les hommes sont ce qu’ils sont. Ils s’illusionnent souvent et c’est ainsi que le maharadja se remaria avec une femme très belle. Mais derrière les yeux envoutants de Tamasi se cachait un caractère froid, égoïste et vaniteux. La beauté d’autrui l’irritait et entre autres caprices, elle fit disparaître la jeunesse des couloirs. De sa belle-fille, elle se désintéressa copieusement. Jusqu’à ce jour où Chedana pénétra dans son jardin pour y rattraper un de ses oiseaux. La vue de la fraîcheur de Chedana attisa une rancœur sans borne et Tamasi résolue de s’en débarrasser.

Les ingrédients du conte sont en place et Ghislaine Roman conte, dépayse, envoûte quiconque plonge dans les pages illustrées avec douceur et magnificence par Sophie Lebot. La marâtre cruelle qui épouse un homme naïf et aimant déploie ses tentacules mais le destin veille. La dissimulation perverse n’aura qu’un temps avant que ne s’effrite le masque illusoire de l’amour.

La princesse ici ne sera pas délivré par l’intervention courageuse d’un prince qui passait par-là, sifflotant sur son beau cheval blanc et glaive au poing. Aakar est un fils du peuple. Il est chargé de soigner l’éléphant de son père à la rivière et c’est là qu’il repère une magnifique plume blanche : celle d’un paon assurément. Mais un tel oiseau n’a jamais été vu. Où peut-il être ?

Les intentions des dieux leurs sont propres et les humains doivent s’incliner. Ganesh, dieu protecteur de Chedana a fait rempart au terrible dessein de Tamasi. Tous les matins, la jeune femme se métamorphose en un gracieux paon blanc. Comment rompre cette malédiction ?

Le choix du grand format permet une immersion presque totale. Le raffinement indien s’effleure tout comme le désespoir lié à l’enfermement. La sagesse et le savoir émergent comme les véritables puissances. Ainsi tombent les frontières sociales et les duperies. Ensemble, Chedana et Aakar se délivrent de certaines illusions, et nous invitent à faire de même. La véritable beauté se trouve à l’intérieur… ne la cherchez pas ailleurs !

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