Nadine Brun-Cosme
L’école des loisirs, collection M+

Clap de fin pour « Un loup à ma porte », adopté il y a deux ans et avalé comme une citronnade un jour de canicule.
Désamour de soi, traumatisme, rupture sécuritaire : voilà le terreau des manipulateurs. Nadine Brun-Cosme nous immerge dans la vie de Sandra, lycéenne, dont le père vient de partir, comme ça, silencieusement au petit matin. Dans cette famille à la pudeur mal placée, aux silences pesants, aux faux selfs maladroits, personne ne perçoit l’abîme de détresse qui se niche corps et âme chez l’adolescente.
Sa mère, sa sœur, les profs…
Tous aveugles.
Sauf Ben.
Ben dont nous pouvons suivre la cruelle ambivalence à la manière d’une lucarne qui éclairerait le grenier malsain de ses intentions.
Ben qui souffle le chaud puis le polaire, qui embrasse miel pour mieux mordre (à moins que ça ne soit l’inverse).
Ben qui tisse sa toile autour de sa marionnette pour mieux la laisser choir… en apparence.


Perrault, cité au début du roman , invite les jeunes filles à se méfier des loups doucereux – les plus dangereux.
Elles furent happantes ces quelques pages cinglantes… pour (re)mettre en garde la jeunesse éblouie par les beaux discours et les beaux sourires. La mécanique perverse se nourrit de l’incertitude. Et en moins de deux, on prend des chaises pour des fusées.
Nausée !
Merci Nadine Brun-Cosme pour la maîtrise de la dimension psychologique. Lisez si vous l’osez !
