Les souvenirs de Ferdinand Taupe
Les carnets de Cornélius Renard
L’Esprit de l’hiver
Mickaël Brun-Arnaud pour les histoires
Sanoe pour les illustrations

Je suppose que tout ou presque a été écrit à propos des trois opus des Mémoires de la forêt, étant donné l’indéniable succès de cette série. Je m’étais dit que je passais mon tour, que je me contenterais de profiter seule de l’intimité des voyages que ces ouvrages m’offrent. Et puis voilà que ce matin, j’achève L’Esprit de l’hiver. Et que j’éprouve le besoin de partager sur ces romans… Bonjour clavier !
Ou pas. Je n’ai pas envie de proposer une énième critique ou analyse. J’ai plutôt envie de tirer trois coups de chapeau à Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe.



Le premier pour ces enquêtes, ces explorations, ces étapes, ces mystères qui s’épaississent, ces déroutes, ces personnages fantasques-attachants-étonnants. La société de la forêt est y sublimée même si cela implique quelques personnages fourbes, colériques, malhonnêtes, rancuniers. Heureusement qu’il y a pour contrebalancer cette réalité, des êtres généreux mais pas sots, curieux sans être intrusif, créatifs et inspirants !



Le deuxième pour la subtilité avec laquelle des problématiques complexes ET terriblement actuelles sont abordées. Alzheimer alias la maladie de l’Oublie-tout, l’homosexualité dissimulée au prix du bonheur d’une vie, la disparition d’êtres chers emportés par le destin ou par un accident… Dans les trois ouvrages, avoir des réponses est l’essence, la raison de vivre de certains protagonistes. Telle la photographie qui se révèle progressivement, la lumière se fait par le biais de témoins, de souvenirs qui reconstituent des puzzles intergénérationnels si émouvants que mes émotions s’en sont trouvées sacrément tourneboulées. A bon entendeur, si vous êtes du genre à vous immerger dans vos lectures, n’oubliez pas de garder un petit mouchoir à portée de main…



Le troisième pour tant de gourmandise. Je plongerais bien dans la forêt de Bellécorce juste pour me délecter de tarte aux Amaudes, de sablés chauds à grignoter avec un chocolat chaud dans lequel on aurait mis quelques guimauves, ou pour la tartine Cocotte de madame Poule. Ah moins que je ne fasse une infidélité à la forêt pour prendre le train à vapeur, l’Étoile de Bellécorce, cédant ainsi aux sirènes de Gourmandelle : du massepain aux marrons et aux châtaignes glacées m’attend. Enquêter avec Archibald renard et Bartholomé oui, mais seulement avec les papilles et l’imagination repues de délices !



En filigrane, l’hommage aux livres, à la lecture, à celles et ceux qui écrivent des histoires, à celles et ceux qui les lisent est vibrant. La parenté avec Le vent dans les Saules, la famille Passiflore, Jill Barklem ou Beatrix Potter est scotchante. Devant tant de passion, je n’ai qu’une chose à ajouter : vivement que le printemps, alias le quatrième tome, arrive !!!



Un avis sur « Mémoires de la forêt »