Entre chien et poulpe

Martin McKenna

Editions Père Fouettard

Ce titre, ce titre !!!!!

Je crois que c’est la première chose qui a fait que mes yeux se sont scotchés sur ce livre, au détour d’une allée du salon de Montreuil. Il a fallu que je le ramène avec moi !

Donc je vous présente un poulpe nommé Jarvis : « pour vous servir » ! (vous avez remarqué cette classe so british de Jarvis sur la couverture ??).

Enfin pour servir Edgar, son jeune maître. Lequel n’est pas content car il voulait un chien. Un chien classique, qui se couche quand on lui dit « couché », qui donne la patte quand on lui demande « donne la patte » …Vous voyez bien quoi : un chien chien à son maîmaître qu’il voulait Edgar.

Sauf qu’un poulpe ce n’est pas un chien. Ça énerve Edgar, puis ça l’insupporte, ça l’exaspère car Jarvis est tellement plein de bonne volonté qu’il fait tout TROP bien. Mais Edgar voudrait juste que Jarvis fasse tout comme un simple chien, ce n’est pourtant pas compliqué.

(Edgar, s’il te plaît, parle-le-lui correctement à ton poulpe sinon…)

A trop vouloir le faire rentrer dans un moule canin, Edgar va se retrouver tout déconfit. C’est dans les toilettes que Jarvis trouve sa porte de sortie. Poulpe désespéré de ne pouvoir faire le bonheur de son maître, il choisit de s’en aller. Il laisse un petit mot à Edgar pour s’excuser de l’avoir déçu.  Parfois il vaut mieux avoir le courage de partir par les WC plutôt que de rester.

Edgar se retrouve tout seul. Passer de trop à rien, la leçon est piquante. Surtout quand un petit œil jeté en arrière lui fait réaliser à quel point son poulpe il l’aime en fait. Edgar découvre la culpabilité, la solitude et une résolution : il veut retrouver Jarvis et pour cela, il est prêt à retourner terre et mer.

Ce qui est chouette avec les histoires c’est qu’il n’y a point d’erreur qu’on ne puisse corriger avec un pardon sincère à genoux devant la cuvette. Je vous laisse devinez la fin (il paraît que le poulpe n’est pas rancunier).

Donc un texte efficace et des illustrations qui ne le sont pas moins. C’est dynamique et comiquement cruel. Parce que Martin McKenna ne mâche pas les mots d’Edgar. Jarvis s’en prend plein les tentacules. C’est tellement gros que ça ne manquera pas de faire réagir les lecteurs, petits ou grands. En parallèle, Arturo Brachetti n’a qu’à bien se tenir : personnellement j’ai un faible pour Jarvis en Sherlock et en Queen Victoria.

C’est un sport à temps plein pour que les poulpes que nous sommes ne deviennent pas des chiens-chiens. Et réciproquement, pas simple de respecter le côté poulpe de chacun. Que faire du regard des autres quand il semble dire « pourquoiiii tu n’es pas un chien ? » ? Peut-être qu’il y a une petite question à se poser à soi-même : Moi qu’est-ce que j’en pense ?

Je pourrais développer pendant trois heures sur les thèmes de la différence comme qualité, c’est quoi la tolérance, reconnaître ses torts, le courage de s’excuser, ne pas chercher à s’adapter à tout prix, pardonner cultiver sa singularité, rester soi-même…etc. Intéressant ce livre pour faire de la médiation isnt’it ? !

 Merci Père Fouettard et vive la poulpitude, zébritude, girafitude, écureuillitude, hérissonitude, marmottitude, sauterellitude…Toc ! 

Pour tous les petits poulpes et les autres à partir de 3 ans.

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