Le secret de Léon

Émilie Soleil et Cécile Becq

Gecko Jeunesse

Aujourd’hui dans ma bibliothèque j’ai retrouvé Le secret de Léon.

Léon a une vie sans mystère. Il cultive des pommes de terre qu’il vend le samedi sur la place du marché de son village. Le samedi soir il rejoint les musiciens sur cette même place avec son accordéon et en avant la musique. Tout le monde danse, surtout Eulalie !

Elle danse toute la nuit, longtemps après que la musique soit finie dans le cœur de Léon…

Le lendemain, Léon découvre un secret à côté de lui, un petit secret rouge. « Un petit secret : OK, je devrais pouvoir gérer » se dit Léon. Ou pas.

Au début le secret ne se fait pas trop remarquer, puis il veut qu’on le considère, qu’on s’occupe de lui. Alors il se fait sentir, il se fait entendre, et la vie de Léon est toute perturbée. En prime le secret est actif de jour comme de nuit. C’est fini les nuits paisibles ! Le secret ne laisse aucun répit. Impossible de s’en débarrasser !

Léon décide de partir : raté, le secret a vite fait de le retrouver. On ne se débarrasse pas d’un secret comme ça…Léon décide de l’avaler : encore raté. Le secret le rend tout barbouillé, il est encore plus difficile à supporter au fond de l’estomac.

Au village les gens commencent à s’inquiéter de ne plus voir Léon au marché, surtout Eulalie qui vient aux nouvelles…Léon essaye de la rassurer mais il est vraiment mal en point. Pourtant il va travailler : les pommes de terre doivent être ramassées. Cela lui donne une idée : il va enfouir le secret dans son champ. Ah enfin débarrassé ! Ou pas…

Le secret ne veut pas être oublié alors il va se transformer. Quand Léon découvre son champ, il prend une grande décision…Parfois les secrets ça a du bon.

Vaste sujet que la gestion des sentiments. On voit fleurir de plus en plus de livres-albums-films sur le sujet des émotions. C’est bien mais quand il s’agit d’amour, on aurait bien besoin d’un mode d’emploi. Qu’est-ce que cette histoire nous apprend ? Qu’un amour naissant connaît différents moments qui ne laisseront pas son humain indifférent. On commence par un peu de déni, on s’active pour ne plus y penser, on se met en colère pour l’oublier, on croit s’en être débarrassé et non. Rien à faire. Le sentiment est toujours là. En prime il se fait sentir dans le corps (ah les fameux papillons dans l’estomac…oups, Léon n’a pas eu l’air d’apprécier la sensation).

Elle me plaît la personnification de ce sentiment. Evidemment il est rouge, la couleur de l’amour… Il est petit mais il prend beaucoup de place. (Petit mais costaud comme dirait une ancienne publicité…). Et il ne fait pas bon ménage avec la confiance en soi. L’amour réduit souvent à néant les certitudes. Pauvre Léon : il accumule les mauvaises stratégies et il est tellement déstabilisé-chamboulé qu’il n’arrive même plus à travailler.

Règle d’or : plus on l’ignore, plus il est lourd le secret !

Alors que faire ? Au lieu de perdre de l’énergie dans le déni, on pourrait peut-être lui faire une place dans sa vie…Libre à chacun de le transformer en champ de coquelicots, roses, poème ou autre chose…

Merci Émilie Soleil et Cécile Becq : cette histoire amoureuse et son p’tit air d’accordéon réveillent des envies de bals de village et petites attentions.

A partir de cinq ans.

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