Marion Boulé et Elsa Ohana
Le Genévrier


Morceaux de dentelles, fragments brodés, étoffes bigarrées comme autant de souvenirs d’une vie, une vie si longue que Blanche n’a presque plus de place dans sa mémoire.

L’ouvrage raconte Blanche Corbeau, ses souvenirs et son présent, sa solitude, ses rituels et joies d’antan dans un patchwork noir et blanc rehaussé de battements d’ailes colorées. Quand le temps de l’oubli s’en vient, ne subsiste que le fugace présent. Sous la plume de Marion Boulé, il a le goût des « pâtes de fruits à la groseille et tisane de romarin ». Au fil des pages on rencontre l’aïeule, la mère, la fillette. On remonte les âges, on redécouvre la légèreté et l’insouciance de l’enfance, rire aux lèvres et cheveux au vent.


L’oxymore du titre trouve son écho dans la partie subtile que jouent ombres et lumières. Elsa Ohana grave, imprime l’immobilité et l’envol, la douceur du chat noir et du foyer, la maison personnifiée et les fleurs qui éclosent dans des nids de tignasses d’enfants de sept ans.

Blanche Corbeau pourrait être ma grand-mère (sauf que ma grand-mère n’a connu qu’une guerre, qu’elle avait un petit chien et qu’elle préférait le chocolat aux pâtes de fruits). Elle incarne la grand-mère universelle, témoignant en pudeur de la successivité des époques, comme un trait d’union avec l’Histoire. Loin d’être triste, cet ouvrage est étrangement réconfortant.

La poésie des images et des mots se tissent, variant les motifs et les émotions. Le tout ne peut laisser indifférent. Chacun y entendra un écho bien à soi. Moi j’y trouve une invitation à rechercher les saveurs, odeurs, anecdotes précieuses qui réveillent un coin de sourire (comme le goût de la tarte aux cerises de Montmorency…).


À nouveau une bien belle idée de lecture. Tout y est beau , le thème, l’illustration ,les morceaux de textes découverts sur ta présentation. Hummmmm cela donne envie de le découvrir complètement, j’en ai l’eau à la bouche. Merci.
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Bonjour,
L’auteure de « Blanche Corbeau » m’a transmis les coordonnées de votre blog.
Editeur de cet album, j’ai découvert avec beaucoup d’intérêt l’analyse que vous en avez faite et vous en remercie vivement. J’ai tout autant apprécié votre article sur « Julia à la plage », que nous avions publié un an auparavant, en 2020.
Il va de soi que je serai heureux de vous adresser un exemplaire de nos titres les plus récents qui pourraient vous intéresser.
Dans cette attente et avec mes remerciements renouvelés,
Cordialement,
Paul Fustier / Le Genévrier
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