Le chant des géants

David Bry

L’Homme sans Nom

Un conteur nous invite à prendre place, à ouvrir nos oreilles sur ce qu’il se passa jadis en l’île d’Oestant. Au coin du feu, le récit se veut épique, tragique, magique. L’île, telle que la rêvent du fond de leur sommeil les trois géants Baile, Fraech et Leborcham, se veut un théâtre où la vie se déroule avec ce que l’on voit sur scène, ce qui se complote dans les coulisses, avec ses premiers rôles majestueux, ses seconds rôles indispensables et des figurants subissant les vœux des puissants.

Vous avez vu cette sublime couverture !!!

Le début de lecture est étrange, comme une vague qui cherche à nous entraîner on ne sait où au large…Résister rimerait avec passer à côté des épopées d’Oestant. Alors, autant plonger et faire confiance à l’auteur pour guider l’immersion !

Quelle sera l’issue des dilemmes de Bran vis-à-vis de son frère, le roi Ianto : jusqu’où cautionner les folies d’un frère, sa soif de pouvoir et sa haine croissante ?

Quels espoirs pourraient encore nourrir l’amour que Bran éprouve pour Sile, la princesse aux yeux gris, quand celle-ci passe de prisonnière à épousée du roi ?

Est-ce shakespearien, racinien… ? Chut, la fantasy se pose, s’installe, se déroule au coin du feu où crépitent des bûches. L’écriture de David Bry a ce pouvoir de convoquer notre écoute. L’invitation était affichée dès le titre. Certes. Toutefois au fil de cette lecture, tantôt la musique nous enveloppe joyeusement au gré des morceaux joués par le seigneur Bran, tantôt mes oreilles ont souffert des bruits des corps qui se fracassent lors des combats, tantôt la brumenuit qui engloutit tout silencieusement oppresse lecteur et protagonistes…

Théâtre de vie donc. L’amour côtoie la haine, la musique répond au silence, les manipulateurs ne sont pas ceux qu’on pense…La guerre est déclarée suite à un malentendu qui tombe fort à propos. Les femmes présentes sont belles, puissantes au combat, habiles dans le courage. Elles ne plient pas devant la mégalomanie. Exit les potiches, ici elles sont stratèges. Qu’il s’agisse d’une mère, d’une reine ou d’une amante, elles forgent et forcent respect et admiration.

Merci David Bry, pour ce récit cathartique et pour cette fin qui n’est pas celle à laquelle les schémas classiques nous préparent. Oublions le mode binaire, avec le bien qui triomphe sur le mal. Car être humain, c’est vivre avec impulsion, passion, contradiction, remord également.

Ce pourrait être un film. Du moins est-ce l’impression qui me reste une fois ma lecture achevée. En tout cas, je les ai rêvés, tous. En refermant ce magnifique ouvrage, je suis étrangement chose. Je songe aux récits perdus et aux chants à venir…Vivement !

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