Clémence Sabbagh et Bérengère Mariller-Gobber
Le Diplodocus

Des questions aux réponses qui contemplent longuement, observent patiemment, scrutent intensément, dévorent avec gourmandise, dévisage amoureusement, remarquent curieusement.
Des questions ritournelles qui rythment l’ouvrage, maintiennent en haleine en piquant indéniablement (et efficacement) notre curiosité !





Les pronoms dansent, partagent, s’alternent comme on danse : « elle » singulièrement, « ils » ou « elles » quand la vie est plurielle.
Le monde dévoile des choses grandes, minuscules, des jeux, des bêtises, des joies conjuguées à l’amitié, une pierre qui rappelle l’absence…



On retrouve nos propres moments à travers leurs regards. On s’émeut, on accroche un sourire ou une ombre de nostalgie, on rit. L’enfant grandit et on suit la vie avec ses yeux ou avec ceux de ses parents. La vie défile, se fait découverte, expérience, nouvelles rencontres. Est-ce réaliste – poétique – philosophique… un peu tout ça à la fois ?

Clémence Sabbagh et Bérengère Mariller-Gobber jouent avec leur lectorat car qu’on soit enfant ou plus grand, à chaque page « elles » nous intriguent par la répétition des questions. On a alors le choix de tourner tout de suite la page, ou laisser un temps propice aux hypothèses.


Qu’il est doux cet album. Il raconte le présent à tous les temps. Il nous rend sensible aux regards : le nôtre évidemment, celui des autres probablement. L’ouvrage se lira seul ou en famille. A tout âge on peut s’y rencontrer.


Je l’ai lu en prenant mon temps, en faisant des va et vient avec mon histoire. J’ai souri, j’ai été émotionnée, amusée, interloquée par les souvenirs que cette lecture a réveillés. J’en souris encore, et c’est les yeux dans le vague que je continue de de les revivre. Où se cachaient-ils pendant toutes ces années ? Quel plaisir de les revoir… et vivement demain, les découvertes, les moments partagés qui s’enregistreront avec ou sans appareil-photo, yeux plissés ou grands ouverts !


