La petite sirène à l’huile

Émilie Chazerand et Aurélie Guillerey

Éditions Sarbacane

Les vacances, c’est pas toujours tip top tralala banana…

Les parents d’Ulysse s’offrent un merveilleux voyage pendant celles de Pâques. Aussi la chair de leur chair doit passer les siennes aux bons soins de Tonton-Bigleux et Tatie-Prout, l’oncle et la tante méga gagas de Denis leur chat. Voilà le décor est planté !

Pour les repas, c’est la symphonie des boîtes de conserve qui se produit midi et soir. Visiblement, celui qui kiffe le plus c’est le chat. Ulysse trouve le temps long…Il regarde les minutes s’égrainer…Quand soudain (ben oui, il faut bien qu’il se passe quelque-chose), l’improbable se produisit : dans sa boîte de sardines il découvrit….une SIRÈNE !

La demoiselle n’a pas la langue dans sa boîte (oui, vous avez déjà vu une sirène avec des poches ?) mais elle a le mérite de rompre la monotonie du garçonnet. Hop un verre d’eau et voilà Ulysse avec une sirène de compagnie. Oui et la demoiselle s’ennuie dans son verre. Le temps d’élaborer un plan pour la relâcher : et pauvre Ulysse : le plan tombe à l’eau (ou à l’huile…à vous de choisir !). Denis semble bien satisfait dans son coin, n’en déplaise à ses babines…Alors le chat, elle était gouteuse la sirène à l’huile ?

Pauvre Ulysse. Allez, qui sait ce que la prochaine boîte de conserve te réserve ?

Oh comme ça fait du bien de lire une histoire où l’humour dégouline sur la caricature familiale ! Avant de suinter d’huile, on compatit avec les vacances qui suintent d’ennui et où il faut supporter les manifestations pétaradantes des intestins hyper-productifs de la tante. C’est qu’elle a tout pour faire rêver cette famille, jusqu’à l’addiction aux sitcoms de début d’après-midi. La cerise sur le gâteau serait le fabuleux rituel des repas : c’est d’ailleurs sûrement à cause de ça que la tante est frappée de météorisme constant. On en déduira que pour la sérénité des intestins, ça serait une bonne idée de manger équilibré de temps en temps !

Drôle et cruelle, l’écriture d’Émilie Chazerand manie la plume d’une manière aussi experte que Tatie-Prout l’ouvre-boîte. Le conte y est et surtout, une fin en queue de poisson. Exit la sirène aux longs cheveux et la fin en happy end. Le décalage est assuré et fera peut-être songer le lecteur adulte avec un brin de nostalgie aux moments où il a jadis éprouvé de l’ennui pendant les vacances. Les illustrations d’Aurélie Guillerey servent avec couleurs et malice cette histoire impertinente, un brin écœurante et terriblement poilante.

A mettre dans les mains de toutes les têtes blondes qui, malgré leurs étagères regorgeantes de jouets vous assènent de cette délicieuse ritournelle « je m’ennuie… ».

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