Davide Cali et Maria Dek
Hélium éditions

Qu’est-ce qu’on fait quand on veut préparer une omelette mais qu’on ne dispose pas de l’ingrédient principal à savoir un œuf ? On va chez son voisin pour lui demander s’il n’en aurait pas un à donner. Voilà Souris qui se rend chez Merle. Quand Merle répond qu’il n’a pas d’œuf mais de la farine, le projet passe d’omelette à gâteau.

Toutefois force est de constater que se procurer un œuf n’est pas chose aisée. De voisin en voisin, Souris et Merle découvre que leur projet de gâteau intéresse les animaux sollicités. Personne ne semble avoir d’œuf mais chacun ajoute sa contribution sous forme de beurre, sucre, pommes, cannelle etc… Nous voilà dans un conte randonnée qui donne envie de sortir un saladier pour se préparer un gâteau au même rythme que nos nouveaux amis.


Chaque fournisseur d’ingrédient met la main à la pâte et vient le moment où il faut se mettre en quête d’un four ! Oh ça tombe bien : il paraît qu’Hibou en a un. Voilà tous les voisins qui montent chez Hibou, lequel est ravi de prêter son four pour un projet si gourmand. Une fois cuit, vint le moment de le couper ce gâteau. Oui mais…en combien de part ? Une part par contributeur s’avèrerait le plus cohérent. Si on fait les comptes de manière pragmatique, cela exclut Souris. Ben quoi, elle voulait un œuf mais elle n’a en rien participé concrètement comme le fait si justement remarqué Loir. Et toc, le gâteau devrait être pour tous les autres sauf pour elle.

Ne trouvant rien à redire à cet implacable argument, Souris s’en va larmes aux yeux…quand Merle réfléchissant tout haut reconnaît que sans Souris, il n’aurait pas donné la farine, idem pour Taupe avec le sucre, ou Hérisson avec les pommes. Et tous de reconnaître que sans Souris, il n’y aurait pas eu de gâteau : cela mérite une part sans aucun doute…

J’aime beaucoup les contes-randonnées. Un nouvel élément vient compléter les précédents et tout s’accumule jusqu’à la chute, ici la question du partage. Davide Cali nous a concocté un texte simple où comme pour les ingrédients dans une recette, les éléments se succèdent, s’ajoutent, se mélangent pour mitonner une histoire qui sent bon les arbres et la cannelle. Côté illustrations, Maria Dek nous offre des images fraîches comme une promenade en forêt suivie d’un bon goûter.
Est-ce que le partage doit se concevoir comme une mise en terme à terme ? Tout dépend de notre conception de la participation. Ici le partage s’annonçait juste alors qu’en réalité, il excluait cruellement celle par qui tout a commencé. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance ? Une dose d’empathie sans doute : Souris avait été de toutes les étapes. Pourquoi la priver au dernier moment ? Et puis il y a du mérite à avoir initié un projet devenu collectif. Cela accorde une valeur aux idées.
Souris voulait faire une omelette toute seule. De son idée est née une belle occasion de rassembler les voisins. Chacun était seul chez soi avec son ingrédient et tous ont opté pour la mise à disposition de ce qu’il possédait. Parce que les choses sont meilleures quand on les partage semble-t-il…

A savourer à partir de 3 ans
trop mimi cette histoire. Merci
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