Christophe Nicolas et Ronan Badel
Didier Jeunesse

Et hop une petite histoire pour les enfants qui ne voudraient pas aller au centre aéré !
Henri a décrété que le centre de loisirs, c’est nul. Il n’y est jamais allé mais il le sait et ce n’est pas la peine d’insister pour le convaincre du contraire. Pourtant il faut bien qu’Henri aille quelque-part.

Henri sait bien où il veut aller, et surtout avec qui : avec son tonton, celui qui est pompier. Comme son tonton est drôlement sympa, il accepte que Henri passe une journée avec lui. Mais il se pourrait qu’une journée à la caserne ça soit long…et c’est même pas drôle de secourir un chat.

Le lendemain Henri ne veut toujours pas aller au centre aéré. Il ne veut pas non plus retourner chez les pompiers. A la place il veut aller avec son tonton agriculteur. Mais il se pourrait qu’une journée passée à labourer ça soit long…



Le lendemain Henri ne veut toujours pas aller au centre aéré. Il ne veut pas retourner chez les pompiers, ni labourer…Aujourd’hui il veut aller avec son tonton conducteur de métro (encore un tonton !!! Oui, il en a cinq en tout des tontons.) ! Trop classe…ou pas…
Le surlendemain, même chanson. Cette fois Henri va passer la journée sur un chantier. Mais il n’est pas tenté par le métier de son cinquième tonton. Ben quoi, ça doit être super intéressant d’être le gardien du musée de l’Horlogerie ancienne ! Ttttt le petit garçon accepte d’essayer une journée au centre de loisirs…et il se pourrait qu’il découvre la frustration de l’arrivée du week-end…ah la la c’est dure la vie parfois, n’est-ce pas Henri ?

Merci Christophe Nicolas pour cette tranche d’enfance bidonnante, servie avec les illustrations colorées et terriblement drôles de Ronan Badel ! Même si on se doute fortement du programme du dernier jour, le cheminement de l’enfant est juste excellent. Moralité : quand un enfant (ou un adulte) a décrété que « Non » il n’aimait pas ceci ou cela, rien ne sert de s’agiter pour le persuader du contraire. Les idées toutes faites tomberont d’elles-mêmes comme des grandes.

Car Henri ne manque pas de caractère : sa détermination tout comme son côté casse-pieds (vous avez vu ce froncement de sourcils ?) donnent le ton dès la première page. C’est génial de voir qu’on laisse l’enfant faire ses choix, ses expériences. Il n’est pas question de le forcer. Et chemin faisant, il entrouvre lui-même la porte du centre de loisirs, pour découvrir que ça peut être drôlement chouette ! Au centre de loisirs il y a des jeux et il y a surtout des copains : la socialisation avec d’autres enfants, c’est génial même si ça envoie des ballons dans le nez. D’ailleurs l’arrivée du week-end se charge de lui donner une bonne leçon en point final. Sûrement que la semaine prochaine Henri ne se fera pas prier pour aller au centre aéré !

On se promène dans un album où s’alternent parties narratives et bulles en écriture cursive. La langue utilisée est sans chichi. Christophe Nicolas fait parler Henri comme parlerait n’importe quel enfant entre cinq et sept ans (voire plus grand, ne soyons pas cloisonnant). Ça me plaît de trouver du langage oral à l’écrit ! Preuve qu’une histoire peut fonctionner sans son lot de négations académiques…


Il y a un monde entre l’idée que les enfants se font du travail des adultes et la réalité. Du fantasme à la réalité, pour Henri ça n’aura pris qu’une journée. Après tout on connaît tous la fascination qu’exercent certains métiers sur les enfants…(pas de tonton policier ou vétérinaire…?). Un jour peut-être, Henri sera assez grand pour être content de passer toute une journée en tracteur, sur un chantier ou dans un métro. En attendant, peut-être qu’il est bon de profiter de sa part d’enfance comme d’une activité à plein temps avec d’autres enfants…

L’année prochaine Henri : la colonie de vacances ?
Et vous, vous les passiez comment vos étés quand vous étiez petit ?

