Peau d’âne

D’après Charles Perrault, adapté par Anne Jonas et illustré par Anne Romby

Milan jeunesse

Il y a peu d’artiste devant lesquels je me pâme d’ouvrage en ouvrage.

Pourtant côté illustrations, celles nées de la main d’Anne Romby font exception : avec elle je rêve sans modération.

J’ai déjà présenté deux albums dont les merveilleux textes sont accompagnés par ses dessins enchanteurs : Amani faiseur de pluie et La nuit du prince grenouille.

Aujourd’hui j’ai envie de vous dévoiler un peu de la magie de Peau d’Âne.

Tout le monde connaît le conte : un roi et une reine vivaient dans le bonheur absolu. Parents d’une ravissante fillette, leur royaume vivait dans la prospérité et la confiance. Pour parfaire ce tableau, le roi prenait grand soin d’un animal au pouvoir étonnant : un âne qui, loin de souiller sa litière, donnait chaque jour des louis d’or en quantité. Pourtant cela ne devait pas durer : un jour funeste, la reine se trouva mal. Sentant ses forces l’abandonner, elle fit promettre à son époux que, quand le temps serait venu où la douleur du deuil se serait éloignée, il n’épouserait pas une femme moins sage et belle qu’elle.

Le mari promit.

La reine mourut.

Le temps passa.

La peine s’estompa.

La folie du père s’éveilla. Devant l’impossibilité de tenir sa promesse, il réalisa que seule leur fille réunissait les qualités qui surpassait sa défunte mère. Il résolut donc de l’épouser…(là tout le monde admettra que ça se gâte pour la princesse…). Pour échapper à l’inceste promis par son père, la princesse demanda conseil à la fée Lilas sa marraine.

Mais les stratagèmes échouèrent, la folie du père ne semblant pas avoir de limites. Il en sacrifia même son précieux âne.

C’est dissimulée sous sa peau que la princesse prend la fuite, seule échappatoire aux projets de mariage de son père. Ainsi enlaidie, méconnaissable, elle marche sans s’arrêter. Réduite à la mendicité, elle trouve une place de souillon dans une ferme. Loin de son royaume, elle vit une existence misérable.

Son seul plaisir dorénavant sera de revêtir, le dimanche, une de ses robes que, grâce à la magie de sa marraine, elle avait pu emmener avec elle. De cet accès de coquetterie naîtra l’amour du prince qui passait par là…La suite vous la connaissez !

Les illustrations sont à la mesure du conte : merveilleuses même dans les moments les plus sombres.  Le regard se pose ici et là, pour revenir contempler le raffinement des inspirations orientales que l’illustratrice nous offre. Tant de grâce dans le mouvement des étoffes précieuses, que de délicatesse des ailes de la fée Lilas faites de pétales et fines feuilles.

Certaines doubles-pages font vagabonder mon esprit vers les Très riches heures du Duc de Berry. D’autres, de par leurs perspectives adaptées, oriente mon vagabondage visuel vers la Perse ou bien quelques estampes me suggèrent une ambiance japonaise. Un dépaysement à la hauteur de la magie des contes n’est-ce pas ?  

Cela fait plus de dix ans que je possède cet album et je continue d’en découvrir à chaque lecture : mille merci Anne Romby pour votre Art qui parvient profondément à séduire petits et grands. J’espère que vos ouvrages traverseront le temps et que dans vingt-trente-cinquante ans, ils réjouiront encore les lecteurs. D’ailleurs, avec lequel vais-je présentement poursuivre le rêve ?

La Belle et la Bête, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont/Anne Romby

La princesse sans nom, Hugues Paris/Anne Romby

Fleur de Cendre, Annick Combier/Anne Romby

Zhao l’enfant-peintre, Anne Jonas/Anne Romby

Kahalim l’Opulent,  Gérard Moncomble/Anne Romby

Je pourrais vous en montrer d’autres (oui oui il y en a encore…) mais je préfère vous laisser découvrir par vous même l’univers fabuleux de l’incroyable Anne Romby !

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