Thomas Scotto et Frédérique Bertrand
Éditions du Pourquoi Pas

Jamais deux sans trois : trois articles en moins d’une semaine qui concernent un ouvrage des Éditions du Pourquoi Pas…
Avant de commencer la lecture de cet article, je vous suggère d’installer en filigrane audible, ainsi que Thomas Scotto nous le suggère, la voix d’Anne Sylvestre avec « Une sorcière comme les autres ». Vous comprendrez…


Se pourrait-il que derrière le rideau de fumée romantique des grands classiques des histoires pour enfants se cachent des situations peu enviables ?
Quid de la représentation de la femme dans les contes ?

En vérité, il fallait la plume de Thomas Scotto pour tirer nos esprits de la torpeur et engager la réhabilitation des héroïnes, ces femmes ordinaires adulées, convoitées, oubliées… Depuis que les contes sont, la femme répond à un certain nombre d’injonctions : beauté, sensibilité, servilité. On les reconnaît à tour de rôle, bien qu’elles ne soient jamais explicitement nommées. Tantôt prisonnière à délivrer d’une tour ou d’un cachot, subissant fuite dans l’ombre ou un trop plein d’exposition, il leur faut souffrir avec le sourire. On le sait depuis l’enfance : la vie de rêve livrée happy-end est à ce prix.

Plaît-il ?
Est-ce enviable ? En vrai, si l’option du choix faisait partie du jeu, choisiraient-elles (choisirions-nous) ce destin ?
Dans un ouvrage qui tient de l’écrin, papier-velours relié de fil rouge, le manifeste poético-féministe est né de la plume…d’un homme.

Exit la poudre aux yeux et l’hypocrisie. Allons filles des contes, contre vous de la tyrannie, réveillez-vous. Crachez vos pommes, coupez vos cheveux, effondrez vos tours, oubliez vos princes et vos bourreaux. En vérité, c’est bel et bien un engagement dans la rébellion.
Encore une fois, dans un parallèle avec l’actualité, je m’interroge : sous le prisme d’une réalité que certains pays pratiquent, en confinant filles et femmes à la maison avec pour seul espace de liberté, une petite cour ou un balcon…filles des contes, êtes-vous si loin de moi ? La frontière est mince du papier à la réalité.

Aux filles du conte s’ouvre sur une peur bleue, alias une fillette crayonnée par Frédérique Bertrand, dont le contour déborde comme s’il peinait à se contenir dans un carcan devenu soudain trop étroit. Les corps se réveillent, les écorces craquent, la mue démarre, la métamorphose s’affirme. Le rouge arrive. Il repousse les petits pois dissimulés sous les matelas. Il offre la passion de vivre dont il faut saisir le mouvement, l’effondrement, la tempête peut-être, l’envol sûrement !

Toutefois, un murmure, une petite question, un infime doute pointe le bout de sa truffe. Que fait-on des représentations clichées de ces messieurs, toujours chevauchant au vent sur un grand cheval blanc ? Ont-ils choisi les combats épiques, les sauvetages de princesse en détresse, les mariages arrangés, les royaumes à « royaumer » ?
Si on donnait la parole aux Fils du conte, oseraient-ils parler, et remettre en cause leurs destins tout tracés ?
Affaire à suivre…

C’est……………….merveille……… jusqu’à cette grande question autour des « fils du conte »…. un immense merci pour ces mots. Les premiers.
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c’est……merveille…… de la première ligne jusqu’à cette grande question si juste à propos des « fils du conte »… merci pour ce regard là. Le tout premier.
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