Au marché des bambini

Gilles Baum et Amandine Piu

Gautier Languereau

Il est potron-minet sur la place Dell’Angelo. Les bonnets sont vissés sur les caboches. Il ne doit pas faire chaud… Pourtant on installe les étals, on décharge des poissons, des fruits et des légumes : c’est jour de marché ! Pendant que les adultes font leurs courses, les enfants se faufilent en dessous d’un étrange monticule de cagettes. Qu’y a-t-il là-dessous ? Mystère mystère…

En vérité, on ne pourrait le deviner : il s’agit d’un autre marché. Réservé aux enfants, on y trouve des épluchures de toutes sortes. Point d’espèces sonnantes et trébuchantes pour les acheter mais en échange d’une bille, d’une dent de lait ou d’un joli caillou, des pelures d’oignons ou de carottes vous délivreront leurs secrets. Nous y découvrons par exemple que les statues peuvent voyager de par le monde grâce des radis sans fanes, que les parfums des aromates portent en eux les anecdotes potagères d’hier et demain. Auprès de Bourrache et sa vieille, les enfants échangent leurs trésors mais déjà, ça s’agite au-dessus de leurs têtes. Le marché est fini et les commerçants remballent leurs cagettes. Mais non ce n’est pas fini : ils en ont décidé autrement les bambini !

Avec toutes leurs trouvailles, ils ont préparé une soupe ! Une soupe faite avec cœur, avec tous les restes récupérés, une soupe à partager avec toutes celles et ceux qui sont là et qui en ont besoin. Quelle formidable idée, n’est-ce pas ?

On savourera cette histoire de Gilles Baum, qui confirme qu’on gagne toujours à aller voir ce qui se passe dans le monde d’en-dessous. A l’ambiance froide automno-hivernale répondent les couleurs chaudement éclatantes d’Amandine Piu. L’imagination de ce duo nous embarque pour un temps dans une histoire où le troc à un rôle génial : il permet d’acquérir des histoires et des ingrédients. Avec des bidouilles, filles et garçons récupèrent des restes souvent oubliés voire mal-aimés. Invitation à reconsidérer notre consommation, cette histoire nous montre qu’avec peu, on peut faire du grand. Un peu d’anti-gaspi salutaire donnera une soupe solidaire. D’ailleurs ceci me fait un peu réfléchir à ce que je fais de mes épluchures : est-ce que je ne les jette pas un peu « trop vite » ?

J’ai eu un immense coup de cœur pour cet album où ce sont les bambini qui nous montrent le chemin. Quand je l’ouvre je suis captée-happée par le souvenir des effluves de thym, romarin, melon sucré ou tomate rougie du cœur de l’été. Cela vient titiller des idées de solidarité, vivre ensemble… Comme pour la soupe de la fin (faim ?), j’espère vous donner envie de le lire et surtout, de le partager !

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