Gaëlle Callac et Marie Desbons
Le buveur d’encre

Marguerite, la belle Marguerite s’enorgueillit de son joli et frais minois. Dans le miroir d’une goutte de rosée, chaque matin à l’aube elle s’assure de sa beauté.

Dans le jardin pourtant, beauté ne rime pas avec éternité. Et Marguerite commence à se faire du souci en voyant ses ravissantes voisines malmenées par les affres de la pluie, ou du vent. Envieuse, elle rêve d’épines, même de casque pour la protéger de l’inéluctable. Avec un fatalisme non dissimulé, Marguerite en perd sa joie de vivre. Que de tourments lui inspire le temps qui passe. Elle ne remarque même pas celui qui non loin de là, la trouve décidément très belle…

Qu’ils sont fugaces les instants d’insouciance. On en profite à peine que déjà, ils sont loin. A moins qu’il s’agisse de vanité chez cette ravissante fleur ? Je n’ai pas envie de m’arrêter à cette idée (je la laisse à Ronsard et ses roses). J’y vois plutôt la prise de conscience du caractère éphémère de la vie, et des apparences. Et il y a de quoi être dubitatif, voire carrément effrayé(e), ne trouvez-vous pas ?

Quand on prend conscience du temps qui passe et que la mort est au bout du chemin, certains et certaines deviennent mélancoliques par anticipation. Tout en étant lucide sur ce qui nous attend, qu’est-ce qui peut contrecarrer ce sentiment de fatalité ?… Et nous remettre dans la lorgnette que ça peut être chouette de vivre…? L’amour et l’amitié bien sûr ! Gaëlle Callac écrit tout ceci en poésie, quand Marie Desbons illustre gaiement avec collages et découpages un jardin tellement vivant, ravissant, inspirant !



Marguerite est un album que j’ai depuis longtemps. Je l’ai rencontré tout à fait par hasard au cours de l’été 2008 mais ce fut un coup de foudre. Et je l’aime toujours autant! Il me rappelle que la vie a davantage de saveur quand on perçoit dans le regard des autres un peu de l’admiration qu’on leur inspire. Forte des marques d’estime du Lys, Marguerite remet ses pensées au présent et enfin, elle s’autorise à vivre. Évidemment, je souhaite à tous et toutes de ne pas attendre la rencontre avec un potentiel « Lys » pour avoir des raisons d’apprécier la vie. Mais si les « Lys » d’amour ou d’amitié autour de vous sont capables de voir votre lumière, votre richesse intérieure : accordez-y une pleine valeur !
Accueillez les compliments, les regards admiratifs, les encouragements !
Accueillons ces douces marques d’attention et cultivons-les un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…etc !
(et loin de vous le « rien du tout » !)


