Le voyage d’Od

Susanna Isern et Ana Sender

Père Fouettard

Une illustration mise à dessein sur la page Instagram de l’éditeur et BOUM ! (bien joué Père Fouettard ! )

Le Voyage d’Od est un voyage pour le lecteur. Vous êtes prêt : on embarque pour le nord rude et magnifique de la Mongolie à la rencontre des Doukha.

L’hiver rude éprouve la communauté : Naran est très souffrant et rien ne parvient à le guérir. Od est prête à tout pour sauver son petit frère, même à entreprendre un long et périlleux voyage pour trouver l’astragale guérisseuse. C’est le chaman qui l’a dit : c’est le seul remède possible.

Od et son renne se mettent en route. Leur chemin croise celui d’un renard affamé : la fillette, sensible à la détresse de l’animal blessé partage avec lui un peu de sa nourriture.

Le lendemain c’est un aigle qu’Od secoure : par reconnaissance, le rapace place son destin entre les mains de l’enfant. Le voyage peut continuer mais les dangers guettent : une ourse en colère, le déchaînement de l’hiver, le doute qui envahit l’esprit : arrivera-t-elle à trouver cette fleur guérisseuse et à rentrer à temps ?

Le voyage d’Od, c’est le récit d’un parcours initiatique. L’enfant laisse une part de son insouciance derrière elle et fait ses premiers pas sur le chemin des responsabilités. Le moteur de cette démarche : la peur de perdre un être cher. Intéressant n’est-ce pas, que cette émotion au demeurant peur agréable se fasse révélateur de potentialités.

L’enfant s’organise mais le parcours est juché d’imprévus. Dans la nature, ils prennent la forme de rencontres avec des animaux sauvages vulnérables, et dangereux. Od ne détourne pas les yeux de leur souffrance, malgré la crainte qu’ils lui inspirent au début. Cette empathie lui vaudra de l’aide dans des moments où elle n’aurait pu s’en sortir elle seule. Comme quoi à plusieurs on est plus forts !

Ça me plaît de retrouver le chamanisme dans cet album. Dans nos sociétés occidentales où la connexion à la nature est trop souvent bafouée, ça rallume l’idée qu’une guérison puisse dépendre…d’une plante.

(Pour ceux que cela intéresserait, j’ai trouvé cet article sur les bienfaits réels de l’astragale https://doctonat.com/astragale-bienfaits-posologie/ )

Susanna Isern nous offre un texte simple et profond qui parlera au cœur de ceux qui aiment les animaux. Le message en filigrane uni respect et protection des espèces, important à l’heure où les renards sont considérés comme nuisibles et où certains militent pour l’abattage des ours… Ana Sender éclaire ce texte par ses illustrations, véritables graines d’espoir et bouffées de grand air !

L’album s’achève sur une double page didactique à propos des Doukha, histoire de poursuivre le voyage.

Cet album me rappelle par certains points ce billet sur l’album La Petite Renarde que j’ai écrit il y a quelques mois… https://clarasurlalune.com/2020/01/29/la-petite-renarde/

Ils ont en message commun que l’humain, s’il ne respecte pas le vivant qui l’entoure, voit ses chances de guérison réduites à peau de chagrin. Alors un peu d’écoute, d’observation, de considération : bon voyage avec Od !

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