Jon Klassen
L’école des loisirs, collection Pastel

Par une nuit d’hiver, une enfant fuit à travers la forêt. On ne sait pas pourquoi et on ne saura pas. Otilla court, chute, pleure, se relève et rejoint une étrange maison là où finit la forêt. L’unique occupant des lieux est un crâne.


Manifestement heureux d’avoir de la visite, le crâne est affable, aimable, bavard. Dans les bras d’Otilla, il commente les différentes parties de la maison et se laisse même aller à manger une poire et boire du thé. Quand le danger guettera le crâne au cœur de la nuit, Otilla veillera à ce que l’importun ne puisse définitivement plus tourmenter son ami !

Ambiance sombre en somme pour une histoire qui pourrait sembler lugubre mais qui révèle une étrange chaleur et un humour bien décalé. L’amitié fait fi des apparences, des limitations, qui se joue de l’impossible et de l’effrayant. Jon Klassen réinvente un conte tyrolien où tout est oxymore : cette drôle d’amitié entre la mort et la vie, la chaleur intérieure contrastant avec le glacial du dehors, le passé muet et un présent loquace.


Pas la peine de se raconter une histoire qui fait peur sous les draps. Le monstre n’est pas sous le lit mais dans l’escalier. A quoi sert un corps sans tête ? On l’ignore et au fond, laissons le passé au passé. L’histoire écrite au présent invite à y rester et se ré-inventer. Le noir domine l’illustration mais c’est bien l’amitié, la grande lumière de ce conte !


































































