Salah Naoura et Britta Teckentrup
Traduit par Julie Duteil
Minedition

Qui est Madame Marguerite ? C’est la fabricante de flûtes de cette étrange ville bâtit sur pilotis. Elle vit seule dans la haute maison pourvue d’un balcon, jusqu’à ce jour où elle recueille un bébé abandonné dans un panier. Pour les oreilles sensibles de ses voisins, déjà intolérants aux mélodies des instruments, c’est un comble.

Les jours passent. L’enfant grandit et il est inspiré par la générosité de sa mère adoptive. Un chien, un chat, une chèvre, un perroquet et même un escargot rejoignent le foyer. Pour les voisins intransigeants, tout ses animaux bruyants sont de trop. Ils interpellent le roi, qui tranche en leur faveur : Madame Marguerite doit partir.



C’est un conte qui évoque l’intolérance, la coalition d’un groupe contre une seule personne, et l’arbitraire décision du plus puissant. Le désarroi du départ forcé est palpable : comment envisager de partir de chez soi, de tout quitter du jour au lendemain ? Comment annoncer à son enfant l’injustice de la situation ?

Salah Naoura campe d’un côté des humains peu recommandables, de l’autre une famille composée qui nous inspire d’emblée une grande sympathie. La solution c’est Frédéric, le petit garçon, qui va l’amener. Il vient de se faire une nouvelle amie : c’est une baleine qui s’est égarée dans le fleuve. En à peine un instant, elle décroche la maison de son ponton et l’emmène sur sa tête au large de l’océan. Frédéric, Madame Marguerite et leurs animaux prennent le large. Malheur, le ciel s’assombrit, les vagues grossissent. Où vont-ils s’échouer après cette tempête ?

Parfois, le lâcher-prise est douloureux. On ne sait plus si c’est rester ou la perspective de partir qui est le plus douloureux. L’inconnu est vertigineux, au propre comme au figuré. A l’intérieur de la maison flottante, les membres du foyer ont peur mais restent soudés, confiants dans leur affection. C’est la confiance qui se niche dans les illustrations de Britta Teckentrup. Dans le gris de la ville ou au cœur de l’orage, toujours l’illustratrice auréole de lumière la maison de Madame Marguerite.

La fin sera joyeuse, afin de ne pas nous faire douter que les gens tolérants existent. Heureusement qu’il y a des endroits où la musique, les enfants et les animaux sont acceptés. Le bonheur n’attend pas. Forte de cette première fois, Madame Marguerite comprend qu’elle a la ressource de se réinventer, de s’ancrer, autant de fois que la vie l’exigera.
L’étrange voyage de Madame Marguerite est un album qui valorise la différence, qui incite à la tolérance, qui fait croire en l’espoir.
J’espère qu’il saura vous toucher autant que moi je l’ai été !

Bonjour Clara
Je vous avoue que vous avez le don de trouver les mots et nous faire aimer les livres que vous présentez sur votre blog.
Ce n’est pas juste l’expression littéraire et l’analyse pointue, c’est cette belle passion pour les histoires à message, ces contes qui nous narrent la vie avec ses difficultés, son égoïsme, ses intolérances sans jamais perdre de vue la bienveillance existe et que chacun doit poursuivre en allant la chercher là où elle réside !!
Bonne continuation 💗 Dr Souraya KANAAN – ABIFARES Présidente de l’Association 40 rue de Montaury – 30900 Nîmes – FRANCE Tél : +33(0)4.66.28.96.77 (répondeur) Courriel : livreenpartage@pheniciens.com https://www.facebook.com/Le-livre-en-partage-100126142412015/
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Recevoir un tel message me fait extrêmement chaud au cœur. MERCI infiniment !!!
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